Les Avenel
J’étais fille unique, mais rarement seule. A notre droite habitaient Philippe, Catherine et Brigitte Avenel, très proches de moi par l’âge. Grâce à un trou dans la haie entre nos deux jardins, nous étions toujours « fourrés ensemble », ainsi que le disaient mes parents. Usca, une grande chienne-loup, nous suivait dans tous nos déplacements, langue pendante et sourire jusqu’aux oreilles.
Le jardin des Avenel était très sage, avec des allées en ciment bordées de buis et une pelouse bien rase : tout le contraire de chez nous ! Trop soigné, il se prêtait mal aux diableries, aussi redoublais-je d’imagination pour inventer quelque jeu un peu amusant. Un jour, j’avais décidé d’être bergère et que les Avenel seraient des moutons. Dociles, ils se mirent à quatre pattes et commencèrent sous ma houlette à brouter la pelouse, grignotant l’herbe pour de vrai !