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Une enfance années 50-60
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22 mai 2011

2 CV

Pendant longtemps, Papa eut une Vespa. Il paraît que j’y ai pris place, serrée entre mes parents, mais je ne m’en souviens pas.

Je devais avoir cinq ans lorsque Papa nous fit une immense surprise. Il n’en avait rien dit, mais il revint le soir au volant d’une 2 CV flambant neuve ! Finie la Vespa ! A nous les joies des longues promenades ! Il me semble qu’une ère nouvelle s’ouvrit avec cette première voiture, ère de dimanches vagabonds et de vacances enchantées.

Désormais, c’est avec la voiture que nous allions l’hiver au ski et l’été sur la Côte d’Azur. Oh bien sûr, le voyage n’était pas très rapide ! Pour descendre dans le Midi, il nous fallait deux journées entières car il n’y avait pas encore d’autoroute, ou peut-être juste un petit morceau vers la fin de mon enfance. Par contre, il n’y avait pas non plus de sièges spéciaux pour les enfants, pas plus que de ceintures de sécurité, si bien que je pouvais m’allonger à l’arrière de tout mon long et dormir chaque fois que l’envie m’en prenait.

La longue route était jalonnée d’étapes rituelles, qui représentaient autant de plaisirs jamais manqués, annonçant que les vacances étaient bien là. C’était d’abord un bistrot dans le village de Vermenton, où nous nous arrêtions pour le premier café ; pour moi c’était un  « canard » poisseux et juteux. Il y avait encore les potiers d’Avallon, et encore un restaurant situé sur un petit col du Morvan, dans une longue salle sombre où pendait un jambon fumé. Plus au sud, il y avait un village enchanté dont le nom m’échappe, un village entièrement pavoisé de plumeaux multicolores qui semblaient célébrer tous les jours de l’année une fête extraordinaire.

Il y avait enfin l’ultime arrêt pour décapoter la voiture et jouir des premières goulées d’air provençal, au puissant parfum de pin et de romarin. Je me souviens de l’un de ces instants comme si c’était hier. C’était dans les Maures ou l’Estérel, roches rouges sur fond de coucher de soleil flamboyant, parfums enivrants, stridulation intense des cigales, impression de plénitude absolue…

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Commentaires
M
Nous, c'était des 403 que mon père avait par l'usine où il travaillait en tant qu'ingénieur chimiste
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I
Ah oui, j'avais oublié la barre ! C'est vrai elle était dure !
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M
Mon père aussi a eu une 2CV et j'ai à peu près les mêmes souvenirs de départ en vacances avec d'autres haltes tout aussi rituelles...Nous étions trois à l'arrière donc il n'était pas question de s'allonger de tout son long ! Il y avait une barre au milieu et ma sœur qui était la plus petite devait s'y coller. Elle avait un coussin spécial qui enjambait la barre...
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