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Une enfance années 50-60
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11 juin 2011

Dieu

Je connaissais le Petit Jésus de la crèche et la Vierge Marie à laquelle on me faisait adresser une prière chaque soir. J’étais allée à l’école des sœurs, mais curieusement il ne me semble pas qu’on y eût parlé de religion. J’étais même allée à la messe pendant mes vacances en colonie, mais je n’y avais rien compris.

Aussi ne savais-je vraiment pas grand-chose de Dieu, ce jour où je fus conduite à une séance de pré-catéchisme pour les enfants de la paroisse. Cela se passait à Saint-Saturnin d’Antony, dans les profondeurs mystérieuses et la pénombre d’une haute église déserte. Nous étions juste un petit rond d’enfants, massés autour d’un prêtre dans une lumière chiche. J’étais impressionnée par le silence et la solennité des lieux, mais ne savais pas du tout à quoi m’attendre.

Le prêtre posa un caillou sur la première marche de l’autel et nous demanda de dessiner un escalier avec une pierre sur la première marche. Il posa ensuite une fleur sur la seconde marche de l’autel et nous demanda quelle était la différence entre la pierre et la fleur, puis nous expliqua que la seconde avait une vie, qu’elle avait d’abord été graine, plantule, plante, avait déployé ses feuilles et sa corolle, et que bientôt elle se fanerait et mourrait, contrairement à la pierre qui resterait telle quelle. Je commençais à me sentir intéressée. Le prêtre nous demanda alors ce qu’on pourrait bien imaginer mettre sur la troisième marche de l’autel et de notre dessin : un être vivant, mais plus vivant qu’une fleur. Mes yeux brillèrent, car je venais de comprendre et je me mis à dessiner un chien sur mon cahier. Oui, c’était bien ça ! Au-dessus des plantes, les animaux ! Et au-dessus des animaux nous demanda notre mentor ? Moi, nous, une petite fille, un être humain, pensais-je tandis que je croquais en hâte un bonhomme.

Et au-dessus de l’être humain ? Là je ne savais plus, mais je brûlais de savoir, j’étais suspendue aux lèvres qui nous inculquaient cette prodigieuse leçon, plus passionnante qu’aucune autre. Et c’est ce jour-là que j’eus l’intuition d’une forme de vie supérieure et éternelle, une vie qui s’appelait Dieu et qu’à défaut de mieux on pouvait représenter par les rayons d’un grand soleil.

Ce fut l’unique leçon de pré-catéchisme, mais ce prêtre avait su me toucher au plus profond de mon intelligence et de ma sensibilité.

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Commentaires
I
Effectivement, ce fut une belle et profonde expérience pour que je m'en souvienne encore ! J'ai eu la chance de recontrer dans mon enfance des prêtres extraordinaires, un surtout, dont j'aurai l'occasion de parler plus tard dans mon blog.<br /> ileana
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P
C'est une belle expérience ! je ne garde pas de bons souvenirs de ces temps là ... Dieu m'était indifférent et bien lointain, mais j'ai changé ... je le rencontre au cours de la journée, dans mon coeur, dans ma vie ... dans la lecture de sa Parole.
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