Balance à fléau
Mon « épicerie » comportait une minuscule balance à fléau pour jouer à la marchande. Mais j’en avais aussi une beaucoup plus grande, rouge, avec deux plateaux dorés de la taille d’une soucoupe à café et une série de vrais poids en laiton. Cette balance était aussi un jouet, mais d’une précision extrême et d’une taille suffisante pour qu’on pût y peser de vrais aliments.
Maman avait donc pris le parti de s’en servir pour la cuisine et m’appelait chaque fois qu’il y avait quelque chose à peser. Ah comme j’aimais peser la farine, le beurre et le sucre, surtout s’il s’agissait de faire un gâteau !
Sur l’un des plateaux on disposait une série de poids dont le total devait correspondre au poids de l’ingrédient prévu par la recette. Par exemple, pour peser cent grammes de sucre, on alignait sur un plateau de la balance deux poids de cinquante grammes, ou un de cinquante et deux de vingt-cinq grammes. Plutôt que de faire simple, mon but était toujours d’utiliser les plus petits poids que je pouvais trouver, car ils étaient plus mignons !
Ensuite il fallait ajuster la quantité de sucre sur l’autre plateau, ajoutant ou enlevant des cuillerées jusqu’à ce que les deux petits plateaux dorés s’équilibrent exactement. Je pesais avec beaucoup de sérieux et je n’étais pas peu fière de contribuer ainsi à la préparation du repas familial !