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Une enfance années 50-60
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17 juillet 2011

Cerisier

Il y avait dans notre jardin un cerisier qui se couvrait en juin de petits fruits très rouges, sucrés à la périphérie et acides près du noyau. Certains disaient que c’était des merises, je n’ai jamais bien su si c’était vrai, et même si les merises existaient.

Tel qu’il était, ce cerisier était un arbre fabuleux. A bonne hauteur, sa large fourche confortable offrait un refuge parfait. Il suffisait d’un escabeau pour l’atteindre sans trop de peine. Une fois là-haut, on se sentait oiseau, pirate, reine ou robinson. Un peu séparé du commun des mortels, on pouvait s’étendre de tout son long sur une branche rugueuse pour y bouquiner ou y rêver tout à loisir.

Un été, nous y avions même transporté un tapis et une caisse, installant dans l’arbre un nid où nous nous serrions à plusieurs et tentions de jouer aux sept familles.

En juin, le cerisier avait tout l’attrait du fruit défendu. Oh nous avions le droit de manger des cerises ! Nous étions juste priés de ne pas nous gaver et d’en laisser suffisamment pour les adultes. Comme mes parents surveillaient par intermittence la bande de pillards que nous étions, nous n’avions trouvé rien de mieux que de nous suspendre à plusieurs à une branche rutilante, jusqu’à ce qu’elle craque et se détache de l’arbre. Nous nous emparions alors du butin et allions vite le cacher dans la cabane du fond du jardin, où, porte fermée, nous pouvions dépouiller à notre aise la branche couverte de cerises et dévorer les petits fruits juteux avec jubilation.

Un jour, j’en mangeai vraiment trop et j’eus une terrible indigestion !

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Commentaires
I
@ fg : il me semble, mais je n'en suis pas vraiment sûre, que mon père surprit un jour dans la cabane les branches de cerisier cassées et dépouillées et que je fus grondée très fort.<br /> Mais ce qui reste vivant dans mon esprit, c'est en effet le plaisir de la maraude et le goût de ces petites cerises juteuses !
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F
Ah! Le plaisir de la maraude. Chez soi, dans son prore verger où les parents surveillent (ou le disent, en tous cas) comme chez les voisins, tout aussi "gendarmes et complaisants"... Ce sont ausi pour moi des souvenirs heureux de l'enfance. Merci, avec cette belle écriture, de les avoir fait renaître en moi!
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I
Merci de votre passage zenondelle ! Bonne journée à vous !
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Z
Bonjour, je découvre une bien jolie écriture, cisellée avec finesse et élégance. Je découvre votre espace au détour d'un autre scandaleux détour ... je reviendrai bientôt.<br /> Bonne route<br /> Zénondelle
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I
Ah les framboises, c'est encore mieux que les cerises... et moins indigeste !
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