Scoubidous
La mode était aux scoubidous, ces torsades de fils en plastique souple et brillant. C’était une manie, une folie, un raz-de-marée qui envahissait la cour de récréation, supplantait les marelles et la corde à sauter. Nos poches étaient remplies de fils à scoubidou. Nous les échangions entre nous, nous tressions sans relâche des scoubidous à deux fils, à quatre fils, à six fils, nous mélangions les couleurs, nous faisions des concours du plus long, du plus régulier, du plus original, du mieux terminé. Nous les accrochions à nos cartables, en faisions des broches, des porte-clés, des pendentifs pour nos poupées. Les plus habiles d’entre nous savaient fabriquer des scoubidous en forme de croix.
Nous offrions ces tortillons multicolores à nos amis, à nos maîtresses, à nos parents. J’envisageais même, pour la prochaine fête de Mardi-Gras d’en parsemer une robe entière et de me déguiser en marchande de scoubidous ! Pendant ce temps, Sacha Distel chantait : « Des pom-mes, des poi-res, et des scoubidous, bi dou aah ! »