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Une enfance années 50-60
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4 octobre 2013

Opéra

Je faisais de la danse depuis deux ans déjà. Ayant abandonné la tunique de satin jaune de ma première année, je portais désormais un strict justaucorps noir et des chaussons noirs eux-aussi, demi-pointes et pointes, car j'étais passée au classique. Je travaillais la danse avec plaisir, mais il n'y avait là pas de magie particulière - si ce n'était celle de la musique - l'univers de la danse enfantine n'étant à l'époque pas encore peint en rose bonbon. Sur ces entrefaites mes parents décidèrent qu'il était temps de me conduire à l'Opéra voir un ballet. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, l'homonymie entre les mots "ballet" et "balai" ne me paraissant pas très encourageante. Un soir, donc, nous partîmes en famille pour l'Opéra Garnier. Nous avions des places tout en haut de la salle, "au poulailler" disait Papa, et ce mot non plus n'avait rien de très engageant. Puis le rideau s'ouvrit sur le défilé du corps de ballet.

Muette, les bras crispés sur les accoudoirs, je fus instantanément subjuguée. Au son d’une musique solennelle, des rangées entières de petites filles de mon âge avançaient en tutus mousseux, saluaient dignement puis disparaissaient, bientôt remplacées par des danseuses adultes en tutus plus épanouis, en rangs sans cesse renouvelés, qui se ployaient en un ensemble parfait lorsqu’elles arrivaient au bord de la scène. Vinrent alors des danseuses isolées, brillant de mille feux, parées d’un diadème, accourant sous des applaudissements nourris et plongeant chacune à leur tour dans une sublime révérence. Vinrent encore, à ma stupéfaction, des rangées d’hommes habillés en noir et blanc, puis des danseurs isolés, qui eux-aussi accouraient vers un public qui les ovationnait. Comme les danseurs, la musique se déployait en vagues renouvelées, donnant toute sa splendeur à cette cérémonie qui semblait ne jamais devoir finir.

Puis soudain, danseurs, danseuses et petits rats se déplacèrent comme les pièces éparpillées d’un kaléidoscope pour se regrouper dans une superbe pose finale. Les applaudissement crépitaient, tandis que l‘extase me rendait immobile. Jamais, non jamais, je n’avais vécu un moment aussi extraordinaire.

 

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Commentaires
E
Un monde enchanté aussi pour moi, je regardais "L'âge Heureux" à la télé avec Delphine Desyeux ! Et à l'époque je voulais être danseuse comme elle. Je n'ai pas pu prendre de cours, j'habitais dans une petite ville mais j'ai dansé chez moi pendant de longues années, c'était une grande joie, je faisais comme si j'étais sur scène avec des petits rats. Bon week end.
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I
Quelle belle surprise que cette belle soirée pour Célia et toi ! Elle ne le saura donc qu'à la dernière minute ?
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M
Merci pour ce précieux conseil ,je le lui dirai et je ne manquerai pas de te donner le résultat :-) <br /> <br /> Je te confie aussi un petit secret : j'ai réservé en secret deux places pour emmener Célia à Toulouse le 1er décembre pour aller voir Casse noisette avec le ballet de St Petersbourg .Je pense qu'elle sera aux anges lorsqu'elle découvrira ce jour là la destination final de notre voyage :-) Bonne soirée !!
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I
J'ai pensé à toi, Mimi, en écrivant ce souvenir magique de mon enfance. Pour moi, je suis tombée en amour avec la danse ce jour-là. L'impression a été si forte que je suis, depuis ma prime jeunesse, spectatrice assidue de ballets et ça dure encore aujourd'hui. Quant à devenir danseuse, même pas étoile, je savais que je n'étais pas assez douée pour ça et ça a été rude à accepter. Ma fille, par contre, était douée et son professeur a proposé de lui faire tenter l'Opéra. Elle n'a pas voulu ! Rétrospectivement, je me dis qu'elle a eu bien raison. Désormais, je connais intimement le monde des danseurs de l'Opéra et c'est un monde de souffrances physiques et morales difficilement imaginables.<br /> <br /> Bon succès à Célia pour son option danse au bac, mais un conseil : mieux vaut qu'elle évite de présenter du classique !
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M
L'univers de la danse classique est un monde à part et fascinant .J'ai fait quelques années de danse et je rêvais secrètement de devenir danseuse étoile .Avec Célia aujourd'hui depuis 10 ans je vis le bonheur de la voir danser et j'espère de tout coeur que son option "danse " au bac cette année lui apportera des étoiles plain les yeux :-)<br /> <br /> Bon week-end Iléana et douce soirée
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